Le « sabbatical », un outil de management à l’américaine

Si 81% des Français rêvent de prendre une année sabbatique d’après une enquête Hellowork, le « break professionnel » n’est pourtant pas très fréquent en France, où faire une pause dans sa carrière est plutôt mal perçu. Outre Atlantique, cette pratique ne date pas d’hier puisque les entreprises de la Silicon Valley, connues pour proposer un management innovant, le proposent à leurs salariés depuis les années 1970. 
Google a par exemple développé le programme « Google Sabbatical » qui permet aux collaborateurs de profiter de 6 mois de congés payés maximum pour développer un projet personnel, tandis que Facebook a mis en place un « Facebook Career Break », jusqu’à un an de pause (cette fois avec des congés non rémunérés mais l’assurance de retrouver son poste après un an) pour s’engager dans une démarche de développement personnel ou associative. 

Pour certaines entreprises, le congé sabbatique fait même partie de la culture, par exemple chez Paypal qui a imposé, dès les années 2000, 4 semaines de congés sabbatiques tous les 5 ans pour tous ses salariés. Une pratique qui correspond aux cycles d’évolution des collaborateurs au sein de l’entreprise, pour leur permettre de « respirer » avant la prise d’un nouveau poste. 

Pourquoi proposer un « congé respiration » ?

Dans une société où la culture de la performance, de la rentabilité et de l’optimisation du temps sont les maîtres mots en entreprise, payer ses salariés à ne pas travailler semble plutôt à contre-courant… Si la pratique s’est popularisée ces dernières années, c’est parce qu’elles offrent des avantages au long terme pour les entreprises, notamment celui de renforcer la fidélisation des collaborateurs, un enjeu de taille lorsque l’on sait que près d’un jeune sur deux ont occupé leur premier emploi pendant moins d’un an d’après un sondage OpinionWay. 

• Développer son image de marque : proposer à ses collaborateurs de prendre du temps pour leurs projets personnels, c’est en faire les meilleurs ambassadeurs possibles. Un avantage important lorsque l’on sait que 55% des recrutements se font à travers le réseau personnel ou professionnel. 
• Booster les compétences de ses collaborateurs : en encourageant le développement de projets annexes, l’entreprise offre également une formation officieuse à ses salariés… que cela soit l’apprentissage d’une nouvelle langue lors d’un voyage, des compétences de leadership ou de management dans le déploiement d’un projet personnel ou bien l’esprit entrepreneurial… autant de qualités qui ont leur place en entreprise et qui permettront au salarié d’être plus performant à son retour. 
• Reconnaître et remercier l’engagement de ses collaborateurs : offrir un break aux frais de l’entreprise permet de mettre en avant la reconnaissance de l’investissement des salariés… et ils sont 84 % à estimer que la reconnaissance obtenue dans leur travail est indispensable pour leur bien-être, d’après un sondage OpinionWay.

Si les congés sabbatiques longs trouvent leur place petit à petit dans le paysage culturel d’entreprise français, on voit également apparaitre une nouvelle version des congés respirations, qui s’inscrit parfaitement dans l’hybridation des modes de travail : des congés respirations récurrents, mensuels ou hebdomadaires, qui offrent l’opportunité aux collaborateurs de profiter d’un temps réservé aux développement de leurs projets, à une activité sportive ou culturelle ou à un engagement associatif. De quoi envisager une nouvelle répartition de l’équilibre vie personnelle, vie professionnelle, cher aux nouvelles générations arrivant sur le marché du travail.