Santé mentale au bureau : comment la préserver ?

Encore un point de détail il y a quelques années, la santé mentale devient au fur et à mesure une préoccupation à ne pas négliger dans le monde de l’entreprise. La bienveillance et l’épanouissement des salariés sont considérés comme des points stratégiques, pour autant beaucoup de collaborateurs souffrent encore mentalement de leur travail, au détriment de leur santé. Comment maintenir une bonne santé mentale au sein d’un environnement qui peut parfois être stressant et anxiogène ?  

Actualité santé mentale

La santé mentale au cœur des préoccupations

Un enjeu à échelle mondiale

La notion de santé mentale n’est pas nouvelle, mais la prise de conscience de l’impact qu’elle peut avoir ne remonte pas à un grand nombre d’années. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il n’y pas de santé sans santé mentale. Elle est au fondement même de notre bien-être, en tant qu’individu, et ainsi du bon fonctionnement de notre société : difficile de faire prospérer une société ou le mal-être est roi. La santé mentale varie généralement tout au long de notre vie, influencée par toute une série de facteurs, à la fois externes et internes, et n’est pas forcément facile à préserver. Selon l’OMS, 1 européen sur 4 est touché par des troubles psychiques au cours de sa vie. Par ailleurs, les troubles mentaux représentent le premier poste de dépenses du régime général de l’assurance-maladie par pathologie, avant les cancers et maladies cardio-vasculaires, soit 19,3 milliards d’euros.

La santé mentale des salariés

Le travail joue un rôle énorme sur la santé mentale, il peut être source d’équilibre comme de gros dysfonctionnements : surmenage extrême, dépression, perte de sens, stress intense… Et quand l’esprit ne suit plus, ça se répercute très souvent sur le corps ! Survient alors un phénomène tristement célèbre : le burn-out.

Sans arriver à ce stade, de mauvaises conditions de travail peuvent entraîner des problèmes de santé mentale ou aggraver des troubles psychiques existants. Il existe ainsi de nombreuses situations « à risque » au travail, regroupées sous le nom le terme de risques psychosociaux.

Fatigue, troubles du sommeil, stress, problèmes de concentration, perte de confiance en soi… Selon un rapport AXA sur la santé mentale, en France, 39 % des salariés déclarent vivre au moins cinq de ces difficultés au travail. Mais aussi :

  • 32 % de la population a déclaré vivre avec des problèmes de santé mentale.
  • 23 % des travailleurs ont été absents pour maladie en lien avec la santé mentale au cours des 12 derniers mois. Ainsi, les problèmes de santé mentale sont la principale cause d’arrêt-maladie de longue durée en France.
  • 39 % des jeunes (18-24 ans) sont sévèrement ou extrêmement touchés par l’anxiété, le stress ou la dépression.
  • 75 % de la population active déclare éprouver des problèmes psychologiques tels que la fatigue, les troubles du sommeil ou le stress dû à leur environnement de travail.

Mieux se connaitre pour mieux reconnaitre la souffrance mentale

Reconnaissez les facteurs de souffrance extérieurs

Pour se prémunir d’un problème ou y apporter des solutions, il est important de savoir tous ses tenants et ses aboutissements. En effet, à la question « comment les entreprises peuvent-elles prendre soin de la santé mentale de leurs salariés ? », 45 % des professionnels répondent « adapter le rythme de travail » et 35 % « former les managers ». Seuls 9 % sont favorables à l'organisation d'activités liées au bien-être. Que ce soit au moment d’accepter un travail ou en occupant déjà un poste, connaître les facteurs à risque pour votre santé mentale vous permettra d’évaluer correctement la situation et de trouver des arguments pour obtenir des adaptations.

En 2019, l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) a reparti ces différents facteurs en six grandes catégories :

  • L’intensité du travail ;
  • Les exigences émotionnelles ;
  • Le manque d’autonomie ;
  • Les relations dégradées entre collègues ;
  • Les conflits de valeurs ;
  • L’insécurité vis à vis de l’avenir.

Prêtez attention aux signes intérieurs

Même en connaissant les facteurs à risque, il est parfois difficile de réaliser que nous sommes dans une situation de souffrance au travail : on a tendance à nier, à inventer des excuses, la frontière entre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas se brouille. Seules 3 personnes sur 10 suspectées de souffrir de troubles mentaux sérieux admettent qu’elles en subissent. De plus, même une fois les troubles mentaux diagnostiqués, 40 % des personnes touchées choisissent de les gérer elles-mêmes.

Avant d’atteindre le stade avancé du burn-out, votre corps vous envoie des signes, eux aussi recensés par l’INRS :

  • Vous vous sentez plus angoissé et nerveux, vous avez plus de mal à gérer vos émotions, par conséquent vous êtes irritable, même parfois agressif, et vous pleurez souvent.
  • Vous avez du mal à vous concentrer au travail, vous commettez des erreurs, des oublis.
  • Vous commencez à avoir des manifestations physiques : maux de tête, douleurs musculaires ou articulaires, insomnies, palpitations.
  • Vous ressentez le besoin de consommer des médicaments pour « tenir le coup ».
  • Votre comportement alimentaire change.

Si parfois nous avons tendance à minimiser nos symptômes, notre entourage lui est souvent plus lucide sur notre état. Soyez vigilant aux avertissements et aux conseils de vos proches et n’hésitez pas à leur partager votre ressenti. Si vous observez ces signes, rendez-vous chez votre médecin traitant : les atteintes à la santé mentale ne doivent jamais être sous-estimées.

Changer de mentalité pour assurer votre santé

Si l’environnement joue beaucoup, n’oublions pas que c’est l’esprit qui est au cœur de la notion de santé mentale… et notre mentalité peut constituer à la fois notre meilleur allié et notre pire ennemi.

Votre santé avant tout !

Vous avez le sentiment que votre santé mentale est en déclin, mais vous n’êtes pas certains de réussir à avoir de l’impact sur certains facteurs ? Avant de s’attaquer à votre environnement, il faut que vous assuriez que vos priorités sont au bon endroit. Il ne s’agit pas seulement de vous éloigner de ce qui peut vous nuire, mais aussi d’apprendre à être plus doux avec vous-même.

  • Faites des pauses régulières, même courtes ;
  • Évitez le stress inutile en respectant vos propres limites quitte à dire « non » ;
  • Répartissez bien votre charge de travail ;
  • Demandez de l’aide en cas de besoin ;
  • Félicitez-vous pour vos réussites ;
  • N’hésitez pas à dire « Je ne sais pas » lorsque c’est le cas ;
  • En cas de conflit, prenez le temps de communiquer sur le sujet en résistant à l’envie de blâmer ou d’humilier l’autre, quitte à demander l’aide d’un tiers.

Corrigez votre regard sur vous-même

Pour changer votre manière de penser et assurer votre santé mentale, il faut parfois opter pour de nouvelles pratiques. Par exemple, nous sommes nombreux à utiliser des « to-do lists » au travail, car elles sont porteuses de nombreux avantages, notamment en termes d’organisation et de priorisation. Seulement, elles peuvent rapidement devenir source de stress et prendre une tournure toxique. En effet, cette liste de tâches peut devenir facilement interminable, voire irréalisable, générant un poids mental supplémentaire. L’idée n’est donc pas de l’abandonner mais de la réinventer. Depuis quelques temps, on entend parler de « Did list » qui dispose des qualités de To-do list sans ses défauts. Plutôt que de noter ce que vous devez faire et prendre le risque de vous laisser submerger et ainsi perdre confiance en vous, notez tout ce que vous avez accompli au cours de votre journée, y compris ce qui n’était pas forcément prévu au début de votre journée ! 

Ainsi, elle vous permet de mesurer votre marge de progression vers l’atteinte de vos objectifs. Or, bien souvent, on a tendance à sous-estimer le nombre de choses que nous réalisons et vous pourriez être surpris positivement. Prendre conscience de toutes les tâches réalisées, aussi petites soient-elles, vous aidera à combattre ce sentiment de « pas assez » générateur de culpabilité ou de frustration. Bien sûr, il arrive que certains jours on soit moins productif, mais là encore rien de grave puisque l’objectif n’est pas d’être parfait mais de progresser au fur à mesure et d’être en accord avec nous-même et notre environnement.

 

En résumé, la santé mentale est une chose complexe qui peut facilement être mise à mal si on évolue dans un environnement professionnel anxiogène ou stressant. Pour se protéger, il faut connaître les facteurs, se montrer attentif aux signes, mais surtout adopter une bonne mentalité. Ne soyez pas trop dur avec vous-même et faites toujours passer votre santé avant tout le reste, elle est ce que nous avons de plus précieux !

 

Rédactrice : Clotilde Chevalier 
Direction Communication Groupe IGENSIA Education (ex Groupe IGS) 

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